"La Terre bleue de nos souvenirs"
Alastair Reynolds
Bragelonne, 2015

  Utopie africaine

  Bienvenue en 2162. Nos descendants vivent sur Terre, sur la Lune ou sur Mars. Un implant les relie à un réseau planétaire en réalité augmentée, accès immédiat à des trésors d'information, et ils peuvent télécharger des copies de leur esprit dans des robots, voir dans l'esprit de quelqu'un d'autre. Ils sont en permanence surveillés par le Mécanisme, qui veille à leur sécurité, mais leur interdit toute violence et leur impose la loi à distance.

En Afrique, la famille Akinya a fait fortune dans le domaine des énergies renouvelables, avant de devenir un acteur majeur de la conquête spatiale. La matriarche Eunice Akinya, qui vivait en ermite dans sa station orbitale depuis des décennies, vient de mourir. En guise de testament, elle laisse une énigme qui promène ses petits-enfants Geoffrey et Sunday dans le système solaire, au gré d'une étrange chasse au trésor...

Alastair Reynolds, ancien astrophysicien devenu écrivain, applaudi pour son "Cycle des Inhibiteurs" , une fabuleuse saga de science-fiction de plus de 4500 pages, imagine pour sa nouvelle trilogie "un futur dominé par l'Afrique". Une généreuse utopie où s'exprime la foi du scientifique dans la capacité de l'homme à sauver l'espèce et la planète des fléaux contemporains, grace à une technologie bien employée.

Le choix de la "chasse au trésor" comme moteur narratif, procédé éculé indigne de l'auteur, est d'autant plus navrant que le mystère qu'il dévoile est passionnant. La cohérence de l'anticipation, la justesse des personnages, et le jeu des révélations progressives sauvent cependant le roman. Le lecteur, finalement conquis, ne manquera pas la suite des aventures de Geoffrey et Sunday, que les éditions Bragelonne promettent pour l'année prochaine.  


J-B.D.

article paru dans Le Républicain Lorrain le 02 août 2015