Vampire à vapeur

Tim Powers est une légende. Il est celui qui, avec son roman "Les voies d'Anubis" et ses confrères Blaylock et Jeter, a inventé le steampunk, cette esthétique rétro-futuriste que l'on voit partout aujourd'hui. Son œuvre réinvestit les thèmes classiques du fantastique et de la SF avec une fougue inventive sans précédent. La figure surexploitée du vampire lui a ainsi inspiré en 1989 le superbe roman «Sous le poids de son regard», qui confronte les poètes Byron et Shelley à une créature vampirique antédiluvienne, la lamie.

Les éditions Bragelonne, fast-food de la littérature de genre dont la production de masse invasive et de qualité discutable agace dans le milieu, redorent leur blason en rééditant «Sous le poids de son regard» et en publiant le dernier roman de l'auteur «Parmi les tombes», écrit en 2012, qui se déroule quelques décennies plus tard dans le même contexte.

Les lamies du précédent roman se réveillent et ce sont les descendants du médecin John Polidori, compagnon de Byron, qui en font les frais. Vampires, fantômes et victimes se livrent à une terrifiante course poursuite dans la ville Londres, entre 1862 et 1877. Comme il en a l’habitude uchronique, Powers met en scène des personnages historiques : ici les poètes Algernon Swinburne, Christina et Dante Gabriel Rossetti, l’aventurier Edward John Trelawny, et le fantôme de John Polidori. Une histoire de possession dont les scènes mythiques hanteront le lecteur longtemps après la dernière page.

Article paru le 13 octobre 2013 dans le Républicain Lorrain

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